vendredi 3 octobre 2014

Démontrer la faiblesse apparente d'un jugement, c'est plus que de convaincre la Cour que l'on a des moyens sérieux à faire valoir

par Karim Renno
Irving Mitchell Kalichman s.e.n.c.r.l.

Nous avons déjà souligné qu'il n'est pas mince affaire d'obtenir d'un juge de la Cour d'appel qu'il suspende une ordonnance d'exécution provisoire prononcée en première instance. Le premier critère à satisfaire est celui de la démonstration d'une faiblesse apparente du jugement de première instance. Or, dans Industries Cover inc. (Syndic de) (2014 QCCA 1787), l'Honorable juge Nicholas Kasirer souligne que l'importance de la question soumise à la Cour ne change rien à la nécessité de démontrer une faiblesse apparente.


Dans cette affaire, les Requérantes demande à un juge unique de la Cour de suspendre l'exécution provisoire d'un jugement de première instance rendu en matière de faillite et insolvabilité.

Saisi de la question, le juge Kasirer est d'avis que les critères pertinents ne sont pas rencontrés. Sur la question de la faiblesse apparente du jugement de première instance, il souligne que les Requérantes ne se sont pas déchargées de leur fardeau. En effet, s'il est convaincu que la question à être soumise à la Cour est d'importance et même que les Requérantes ont des moyens sérieux à faire valoir, cela n'implique pas que le jugement de première instance est entaché d'une faiblesse apparente:
[9]         Guardian argues that the judge erred in law in deciding he had the power to make the interim order based on his inherent jurisdiction, especially in view of the fact that, as he himself noted, no provision of the Bankruptcy and Insolvency Act appears to empower him to do so (see paras. [64] et seq. of his reasons). 
[10]      Without in any way seeking to bind my colleagues who will hear further proceedings in this case, I am of the view that the judge’s decision that he had the power to pronounce the interim order suffers from no apparent weakness.  
[11]      Guardian emphasizes the serious character of the matter in making its case for the weakness of the judgment. I note that counsel for the respondent herself characterized the issue faced by the judge as a serious one. The fact that the question is a serious one provides no necessary insight into whether the manner in which it was decided reflects weakness or not. As my colleague Morissette, J.A. wrote in Droit de la famille—081957, "[b]eaucoup de moyens peuvent être plaidables sans pour autant équivaloir à la démonstration d'une faiblesse apparente dans un jugement". 
[12]      In the present case, the reasons given by the judge for his sense that he had jurisdiction to make the interim order, especially in light of the analogy one might make to a safeguard order, are not weak reasons, even if the issue is one that is susceptible of debate. On the basis of the materials presented to me in the setting of this hearing, I conclude that Guardian has not shown a weakness in the judgment that would justify a stay. 
[13]      I would add that Guardian has not demonstrated that the other alleged errors of fact and mixed fact and law set forth in the motion are overriding errors, or ones that would likely give rise to an intervention by the Court.
Référence : [2014] ABD 396

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