mercredi 6 août 2014

En présence d'une convention collective, seul l'arbitre de grief a compétence pour entendre un différend et ce même si le syndicat refuse d'agir pour un employé

par Karim Renno
Irving Mitchell Kalichman s.e.n.c.r.l.

La mise en place d'une convention collective a des conséquences importantes pour toutes les parties impliquées, dont celle de prévoir que tous les différends qui se soulèvent dans le cadre de la relation d'emploi sont de la juridiction exclusive de l'arbitre nommé en vertu de la convention collective. Cela reste vrai même lorsque le syndicat refuse d'agir au nom du salarié comme le souligne l'Honorable juge Robert Mongeon dans Poplawski c. McGill University (2014 QCCS 3725).
 

Dans cette affaire, le Demandeur intente un recours contre la Défenderesse réclamant des dommages pour un congédiement qu'il allègue avoir été fait sans cause. La Défenderesse demande le rejet de ces procédures en raison du fait que l'emploi du Demandeur est couvert par une convention collective et que le litige est donc de la compétence exclusive de l'arbitre de grief.
 
Saisi de cette requête, le juge Mongeon donne raison à la Défenderesse et rejette le recours. Il ajoute que le fait que le syndicat a refusé de mettre de l'avant le grief du Demandeur devant l'arbitre ne donne pas juridiction au tribunaux de droit commun pour autant:
[8]           In addition, it should be noted that prior to the institution of the present proceedings, Poplawski has been confronted with the Union’s refusal to file a grievance on his behalf.  Poplawski then exercised his rights under the Labour Code, sections 47.2 and 47.3, with a view to seeking an Order from the Commission des Relations du Travail declaring that his Union had failed to properly represent him in not filing a grievance contesting his dismissal.  This application was dismissed by the CRT on September 13, 2012 (see 2012 QCCRT 430 (CanLII), 2012 QCCRT 0430, Exhibit R-4). 
[9]           On 25 July 2013, Poplawski’s application for judicial review of the CRT’s decision was dismissed by the Superior Court (500-17-072324-125, 25 July 2013, Exhibit R-6). 
[10]        The law is well settled on the question of the exclusive jurisdiction given to the grievance arbitrator in similar circumstances.  See General Motors of Canada Ltd vs Pierre Brunet et al. 1976 CanLII 196 (SCC), [1977] 2 SCR 537. 
[11]        In the absence of bad faith on the part of the Union which is not an issue here, an employee may not exercise any right without the support of his Union and even then, he could only seek an arbitrator award and not a recourse before the Courts to remedy the alleged wrong. 
[12]        See also Murray Weber vs Ontario Hydro 1995 CanLII 108 (SCC), [1995] 2 SCR 929. 
[13]        More recently in Concordia University vs Bisaillon et al. 2006 SCC 19 (CanLII), [2006] 1 SCR 666, the Supreme Court of Canada dismissed an application for certification of a Class Action by a salaried unionized employee on issues dealing with past service contribution holidays within the Concordia Pension Plan. 
[14]        The Supreme Court, once again, confirmed the exclusive jurisdiction of the grievance arbitrator in these matters.  See Noël c. Société d’Énergie de la Baie James 2001 SCC 39 (CanLII), [2001] 2 SCR 207. 
[15]        In short, the jurisprudence is unanimous on the question :  a unionized employee protected by a collective agreement subjecting all questions of wrongful dismissal for disciplinary measures or for lack of sufficient or just cause to a grievance arbitrator, as it is the case here, eliminates the jurisdiction of the Superior Court.
Référence : [2014] ABD 311

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