Irving Mitchell Kalichman s.e.n.c.r.l.
Un des objectifs du législateur dans l'adoption des articles 54.1 et suivants du Code de procédure civile étaient de s'assurer que les procédures civiles déposées sont non seulement légitimes, mais également motivées par des considérations cohérentes avec la saine administration de la justice. Ainsi, comme le souligne l'Honorable juge Nicholas Kasirer dans Ben & Florentine Restaurant Inc. c. 7255764 Canada Inc. (2012 QCCA 1019), des procédures autrement légitimes qui sont déposées dans le but principal de nuire à la partie adverse seront proprement déclarées abusives.
Dans cette affaire, la Requérante demande la permission d'en appeler d'un jugement qui l'a condamnée, sur la base des articles 54.1 C.p.c. et suivants, à verser une provision pour frais de 35 000$ aux Intimés.
En rendant son jugement, la juge de première instance en était venue à la conclusion que certaines procédures déposées avaient pour objectif premier de nuire aux Intimés, d'où sa conclusion d'abus.
La Requérante s'objecte au motif que la plupart des procédures qu'elle a déposées ont été accueillies et que les autres étaient loin d'être frivoles. Malheureusement pour elle, cela n'est pas la seule considération pertinente selon le juge Kasirer. Il indique qu'à la lumière des conclusions factuelles tirées par la juge de première instance à l'effet que l'objectif de la Requérante était de causer du tort aux Intimés, il était approprié de conclure à l'abus même si les procédures étaient autrement légitimes:
[10] The cases decided under article 54.1 C.C.P. make plain that for a court to declare proceedings to be improper, the conduct of the person bringing them must be blameworthy. This determination is one of fact. Accordingly, it is deserving of deference on appeal and, absent a palpable and overriding error in that determination or an error in principle impugning it, this Court should refrain from disturbing such a finding.
[11] Petitioner had failed to show the basis of such an error here. The judge made no such mistake in her appreciation of the previous proceedings that had been successful, in whole or in part, before the motion of which she was seized. She fixed principally on proceedings following the September 23, 2011 decision of Riordan, J. in which the judge refused to cite the respondents for contempt. In analyzing the impugned proceedings, the motions judge drew nuances that the petitioner prefers not to emphasize. For example, it is true that in one of the proceedings, Hallé J. ordered that certain of the respondents' menus be seized, but she also refused to allow the respondents' restaurant to be closed. About three weeks later, Lefebvre, J. refused a similar demand make by the petitioner. These appeared to the judge to be instances in which the petitioner was not seeking merely to protect its rights under the non-competition clause, but to harm the respondents. The judge further observed that the petitioner later brought an hypothecary action that, in her estimation was part of a strategy not to make good its security but to shut down the restaurant.
[12] The fact that, in law, a person has a right to take proceedings does not insulate those proceedings from being characterized as abusive. This is plain from the idea, made manifest in article 54.1 C.C.P., that where a party takes an otherwise legitimate action for an ulterior and blameworthy motive, a court can characterize the whole as a subversion of the ends of justice (or as the French text provides, a "détournement des fins de la justice"). That measure is a finding of fact and one to which the motions judge arrived at in paragraph [25] of her reasons.
Le texte intégral du jugement est disponible ici http://bit.ly/KJR64B[13] The judge did not fail to presume the petitioner in good faith but recounted specifically why it was evident that certain of the proceedings were take in bad faith. Good faith is presumed, to be sure, but that presumption is not an absolute one.
Référence neutre: [2012] ABD 185
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